Qu’est-ce qu’un recruteur ne peut pas vous demander en entretien ?

Que vous soyez à la recherche d’un stage, d’une alternance ou d’un emploi en CDD ou CDI, vous devez passer par la case entretien d’embauche.


Cette étape, souvent redoutée par les candidats, est cruciale pour permettre à votre futur employeur de déterminer si votre profil et vos compétences sont en adéquation avec le poste et les besoins de l’entreprise. Par définition, l’entretien d’embauche est une rencontre durant laquelle le recruteur va vous poser des questions afin de vous connaitre davantage, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel. Mais attention ! Certains employeurs profitent de leur position de force pour vous interroger sur des sujets pouvant mener à de la discrimination.

Pour rappel, la discrimination à l’embauche est illégale en France. Le recruteur n’est pas autorisé à vous interroger sur tout et n’importe quoi lors de l’entretien. L’idée est de vous préparer à l’éventualité d’un dépassement de limites lors de la conversation. On vous éclaire….

L’article L. 1221-6 du Code du travail stipule bien que les informations demandées lors d’un entretien d’embauche doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles ». 

Votre situation familiale et personnelle

Que vous soyez marié, célibataire, mère ou père, divorcé ou veuf, le recruteur ne peut en aucun cas vous poser la question car votre situation n’a pas à impacter votre professionnalisme. Néanmoins, vous êtes libre d’aborder le sujet si vous en ressentez le besoin. Par exemple, si vous postulez à un poste qui nécessite des déplacements fréquents en France ou à l’étranger, il est normal que la question des enfants se pose. Toutefois, gardez à l’esprit que votre situation personnelle vous regarde vous, et uniquement vous : votre âge, l’activité de votre conjoint, votre situation bancaire, l’âge de vos enfants, si vous êtes enceinte ou non, la situation et l’état de votre logement, etc.

Votre orientation sexuelle

Votre sexualité fait bien évidemment partie de votre vie privée. Un recruteur n’a aucunement le droit de vous demander si vous préférez les filles, les garçons ou les deux. Votre orientation sexuelle ne peut en aucun cas être un critère de sélection et avoir un lien avec les compétences requises pour le poste !

Votre état de santé

D’après une étude du groupe de prévoyance Apicil et du cabinet Mozart Consulting, le mal-être en entreprise coûterait 12 600 euros par salarié du secteur privé chaque année. Derrière ce chiffre alarmant, 2 500 euros sont liés aux problèmes de santé personnels des salariés. Le reste pourrait être économisé grâce à une politique interne bienveillante et engageante envers les salariés.

Un recruteur, dont l’objectif est de diminuer les arrêts maladie à répétition par exemple, peut se permettre de vous poser des questions sur votre état de santé. Ces questions sont totalement illégales et discriminantes. En fonction du poste visé, vos capacités physiques peuvent avoir de l’importance. Néanmoins, l’employeur devra attendre le rapport de la visite médicale. Tenu au secret professionnel, le médecin du travail déterminera si vous êtes apte ou pas pour le poste. Il ne pourra en aucun cas transmettre votre dossier médical à votre employeur.

Vos convictions politiques, religieuses ou syndicales

Votre opinion sur la politique, la religion ou votre appartenance syndicale n’a pas à interférer avec le poste que vous convoitez. Le recruteur n’a en aucun cas le droit de vous juger sur votre manière de penser, et ce même si vous postulez par exemple au sein d’un parti politique.

Vos origines

Les questions relatives à vos origines, votre couleur de peau ou votre nom de famille sont strictement interdites. C’est pourquoi une photo sur un CV n’est pas obligatoire. Les préjugés culturels sont à bannir ; vous ne devez pas répondre à ce genre de questions.

Vos antécédents judiciaires

Certaines fonctions nécessitent d’avoir un casier judiciaire vierge. C’est le cas des métiers liés à la sécurité publique (gendarmerie, police par exemple), des métiers en liens avec des publics fragiles, sensibles ou influençables (vérifier qu’une personne en lien avec les enfants n’a pas un passé pédophile par exemple) ou ayant de fortes responsabilités (un nouveau dirigeant d’entreprise ne doit pas avoir de trace d’abus de biens sociaux ou d’harcèlement). Pour le reste, la question est tout simplement interdite.

Comment réagir face à des questions discriminantes ?

Si vous êtes dans une situation inconfortable lors d’un entretien d’embauche et qu’une question vous met mal à l’aise, pas de panique ! Restez courtois et soyez diplomate ! Ne vous braquez pas en évoquant haut et fort la loi, même si vous avez raison. La question peut être une simple maladresse de la part du recruteur et non un critère déterminant dans votre future embauche. Vous risquerez de vexer votre interlocuteur !

Néanmoins, si vous pensez avoir été victime de discrimination lors de votre entretien d’embauche, vous êtes en droit d’attaquer l’entreprise ou le recruteur en justice. S’il ne peut pas prouver qu’il a éliminé votre candidature pour l’une des raisons évoquées ci-dessus, il encoure une amende pouvant aller jusqu’à 45000 euros et une peine de 3 ans de prison.

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